2700 Km de Merzouga à Smara

Me revoilà dans le bateau qui me ramène vers l’Europe. Il est encore à quai et tarde à en décoller, il a pris au moins deux heures de retard; je viens de jeter un coup d’œil à l’extérieur et mon ami Guy n’a pas bougé, j’aperçois au loin son fidèle Nissan Patrol GR avec ma remorque et mon quad Can Am 800 Outlander. Voilà environ un mois que nous avons quitté nos maisons respectives, tout d’abord pour participer au raid Aventure Handicap (pour plus de renseignements sur le site de l’association aventure-handicap ) dont Guy est le principal organisateur mais surtout pour nous faire un petit défi au Maroc, moi en quad, lui avec son 4x4 en assistance.
Guy et moi nous connaissons depuis 1987, année ou je débarque au centre de rééducation de Cerbère dans les Pyrénées Orientales suite à un accident de moto qui me clou définitivement dans un fauteuil roulant. Lui est responsable du gymnase et à ce moment là les grandes instances décident de mettre en place une section destinée à faire passer le permis ou à le régulariser pour les personnes qui comme moi ont eu un « petit souci » et qui doivent apprendre à conduire différemment. Ironie du sort, nous nous retrouvons quelques années après au volant de nos 4x4, en tant qu’organisateurs de raids sportifs à sillonner ensemble l’Afrique ou autres contrées !
Cela faisait pas mal de temps que l’idée de revenir en quad au Maroc me trottait dans la tête, nous sommes tous les deux des amoureux de l’Afrique en général et venons dans ce pays au moins une fois par an depuis des années. Différentes possibilités s’offraient à moi mais quand au cours d’une conversation (certainement un peu trop arrosée)  il m’a proposé de nous retrouver tous les deux en tête en tête dans le désert marocain, j’ai tout de suite saisi l’occasion. Il faut dire que nous n’en sommes pas à notre coup d’essai dans le genre puisque voici deux ans, pour fêter ses soixante ans, nous sommes partis tous les deux, Guy à vélo et moi et mon 4x4 Toyota en assistance pour faire 800 Km de piste le long de l’oued Draa, plus précisément de Mahmid à l’embouchure près de Tan Tan. Alors l’idée d’échanger nos rôles coulait de source et le défi ce coup ci ; de Merzouga à Smara par la piste en évitant au maximum les routes goudronnées et les pistes que nous avons déjà emprunté, soit environ 2000 Km.
Lors du raid Aventure Handicap nous nous sommes organisés pour poser le quad à Goulmima et la remorque chez notre ami Mohamed à l’auberge « la Kasbah des Jardins » à Ait Benhaddou ce qui fait que le parcours sera plus long que prévu, quelques 3000 Km. J’ai aussi pu faire quelques essais notamment pour régler la suspension car je n’ai reçu mes amortisseurs 4.42 que trois jours avant de partir. J’ai donc fait une boucle de 80 Km dans ces magnifiques gorges puis cirque de Jaffar aux environs de Midelt puis une petite virée autour de Goulmima d’environ 70 pour tester le comportement de la machine. Bien m’en a pris car une forte odeur d’essence me met un doute depuis quelques heures et je me rends compte que ça s’est mis à couler gaiement près du réservoir. Après inspection, je suis dans un superbe oued à 20 bornes du village, je me rends compte que les fils de la direction assistée qui passent très près du filtre à essence que j’ai rajouté l’ont fait fondre et qu’il est percé. Il était temps de s’en rendre compte ! Heureusement l’échappement est de l’autre côté, j’ai vraiment failli prendre feu vu comme ça coule !   J’ai avec moi un filtre de rechange, je le remplace donc et rentré au camping je le supprime et change le morceau de durite, tant pis pour la filtration mais vu la couleur marron des fils, il vaut mieux assurer le coup car actuellement il y a polémique autour de cette connectique mal faite en usine ; du 6 mm2, ils passent à 4 après une broche et tous les utilisateurs regardent tranquillement fondre leur câblage en attendant que BRP prenne en garantie la réparation. Autre surprise, je me suis bien cramé la cheville et deux belles cloques commencent à prendre forme ! Ça promet pour la suite - - - -
Le jour « j » arrive enfin lorsque le raid se termine à Oualidia sur la côte Atlantique. Nous nous retrouvons le midi avec un petit groupe pour déjeuner et nous empiffrer de poissons et crustacés en tous genres, puis l’heure est venue de nous séparer surtout de ma petite femme qui remonte en France avec des amis, pour Guy, Hassan notre fidèle ami cuisinier sur le raid et moi, direction Ait Benhaddou pour passer la nuit et couper le trajet qui nous mène à Goulmima pour récupérer mon Can Am. Le lendemain, sur le coup des midi, je le retrouve enfin et après un petit repas (je mange léger car mon estomac me joue quelques tours !) je prends la route pour Merzouga. Ce sera quelques 140 Km de goudron pour cette mise en jambes et nous voilà chez notre ami Hassan pour passer la nuit. Il est heureux de retrouver sa femme et ses enfants après les quinze jours qu’il vient de passer à nourrir les cinquante participants du raid Aventure Handicap. Une soirée tranquille à discuter notamment de l’attentat terroriste qui a eu lieu quelques jours plus tôt à Marrakech, un bon petit repas comme il sait faire et une bonne nuit nous requinquent pour enfin prendre le lendemain le GRAND DEPART tant attendu malgré son insistance pour rester chez lui à nous reposer quelques jours.

Vendredi 6 Mai 2011 : Merzouga / Oasis de Zguilma
Nous voilà fin prêts et vers 8h30 nous descendons au village pour faire quelques courses, il est encore trop tôt et les commerces sont fermés, nous achetons juste un peu de pain et prenons la piste direction le lac qui est complètement à sec. Nous devons traverser l’oued Ziz et je sais que plusieurs passages existent mais une fois dans son lit nous devons remonter sur environ 3 Km dans le sable assez mou pour trouver le gué que nous avons déjà emprunté plusieurs fois auparavant. Le prochain point se situe près d’un petit village abandonné avec un puits sur la piste des mines en direction de Taouz mais nous décidons de le zapper et de filer plein ouest dans une vallée parallèle à celle que nous devions emprunter. J’ai volontairement  voulu pour ce premier jour jouer aux navigateurs en herbe et je n’ai mis que treize WP pour rejoindre Tagounite afin de nous tester et de voir comment nous allons évoluer. C’est un coin que nous connaissons particulièrement bien et même si nous ne sommes jamais passés là ou nous posons nos roues, je considère qu’il n’est pas très grave de se pommer ici car plus au sud, la piste est plus empruntée et nous avons toujours cette solution de secours. Nous traversons donc l’oued Rheris au nord du village de Ramlia, il est d’ailleurs en eau ce qui est surprenant à cette saison, laissons l’auberge « El Marech » au Sud puis direction le lac Maider lui aussi traversé à une dizaine de bornes au Nord du village de Tafraoute. Nous avons jusque là roulé « à vue » mais là nous partons chacun de notre côté. Je décide de contourner par une piste qui apparait sur mon GPS Garmin et roule donc quelques Km hors piste pour la rejoindre mais ce n’est pas la bonne option, caillouteux et pas très roulant ; tant pis je sais que plus loin on trouve des dunes formées avec d’énormes tamaris qui ne sont pas très faciles à franchir et j’aimerais bien y retrouver Guy pour les passer mais pas de traces. Je trouve un passage et je fais demi-tour car ne vois aucune trace de son passage ; est il passé plus loin ? Finalement au bout d’une demi-heure à tourner, je l’aperçois au loin qui hésite à s’engager dans le sable, je le rejoins et lui indique mon passage qui se déroule sans soucis. Ensuite, plein Sud en hors piste pour rejoindre la piste principale Taouz/Tagounite mais je commets la même erreur qu’il y a quelques années, il faut franchir un champ de taupinières géantes, plus précisément, dans le lit de l’oued Bou Haiara se sont formés des tas de sable accrochés à la végétation et il n’est pas aisé de traverser donc contournement et enfin direction Sud/Sud Ouest puis Sud pour arriver au poste militaire de l’oasis de Zguilma ou nous passerons la nuit après ces 235 Km. Nous n’avons croisé que peu de nomades et peu de troupeaux et seulement quatre 4x4 de touristes qui arrivaient en même temps que nous au poste de contrôle. Le puits est plein d’eau à environ 3m de la surface et nous improvisons notre premier bivouac avec la compagnie d’un chien qui nous observe tranquillement, petit repas frugal et première nuit à la belle étoile ou je dors comme un loir près de mon quad malgré le vent qui continu de souffler gaiement.

Samedi 7 mai 2011 : Oasis de Zguilma / Acacia sur Piste Dakar vers Tata
Ce matin nous repartons vers le grand cirque de Tafenah, magnifique endroit ou nous descendons et roulons vers le puits qui est au milieu et ou un grand troupeau de chèvres est en train de s’abreuver. Nous en ressortons pour aller au second poste militaire ; formalités habituelles, passeport car je n’ai pas pensé à prendre des fiches de renseignements qui accélèrent ce genre de passage. Nous voici vers la palmeraie ou nous trouvons une route toute neuve que nous empruntons sur quelques Km avant de rentrer  dedans et circuler dans cette belle oasis et ses jardins à l’ombre des palmiers. Nous voici à Tagounite ou nous faisons nos pleins, eau, gasoil, essence, quelques achats (tomate, concombre, oignon, œufs) et après un petit thé à la menthe départ Nord Ouest pour passer le Jebel Hassan Ou Brahim par un foum sur une piste roulante au début pour aller rejoindre l’oasis sacrée près de l’Erg Chegaga. C’est en y arrivant que Guy me dit qu’il n’a plus de freins ! J’avais bien vu qu’il avait failli me rentrer dedans alors que je prenais une photo mais je pensais à un excès d’optimisme ! Nous sommes à l’ombre d’un acacia et après inspection, deux tuyaux de freins qui vont au répartiteur arrière sont sectionnés ! Je pense que ça ne peut pas arriver sans qu’il n’y ait un autre souci et, en effet, après avoir bien regardé, c’est la chapelle supérieure du ressort arrière Droit qui a lâché et elle touche la caisse ce qui a soulevé les tuyaux et donc les a fait casser. Plusieurs options s’offrent à nous ; revenir sur Tagounit à environ 80Km, continuer vers Foum Zguid à environ 150 ou l’idéal aller direct sur Zagora ou une connaissance de longue date pourrait nous réparer ça. Guy pense qu’on peut dépanner sur Foum Zguid alors nous voilà partis, il se trompe en sortant de l’oasis et part vers l’Erg alors qu’avec le frein à main aller jouer dans les dunes c’est pas recommandé, je le suis, pensant qu’il reste sur les Waypoints (WP) que nous avions prévu mais au bout de quelques Km il se rend compte de son erreur et préfère faire demi-tour e partant sur la piste plus au Nord qui est vraiment très caillouteuse limite désagréable. En arrivant au contrôle militaire au Nord du Lac Iriki, qui est par ailleurs désert (sans jeu de mot), il me dit préférer filer sur Tata qui est une ville plus grande et ou on a plus de chances de se dépanner. Nous voilà donc à partir sur le Sud du Lac pour aller chercher la Piste du Paris Dakar (PPD) se dirigeant vers Tata. Les souvenirs reviennent car lors de son périple à vélo d’il y a deux ans et après 80 bornes dans cette immensité je l’ai vu arriver complètement à bout ; c’était sa deuxième étape et vent de face, ce terrain est très meuble car sur la fine croute qui le recouvre se cache une espèce de fesh-fesh, j’ai eu du mal à atteindre les 100 Km/h avec le Toy alors à vélo la majeure partie s’est passée à pied ! Ses mots en arrivant : «  je te dis pas dans quelle étagère !!! ». Mais revenons à la PPD ; celle-ci est très bien marquée par des petits tas de terre faits au bulldozer de chaque côté, elle ne présente donc aucune difficulté au niveau navigation donc place au pilotage mais il fait vraiment très très chaud, 37° pas moins et je suis « rincé » de cette deuxième journée, alors après 275 km nous nous arrêtons près d’un acacia pour y planter le bivouac, enfin quand je dis planter c’est assez sommaire, sortir les affaires de la voiture, Guy y met un bout de matelas et son lit est prêt , pour moi grand confort ; lit de camp et mousse à mémoire de forme avec le petit oreiller de la même matière, le top ! Et avec la voie lactée en tâche de fond - - - pas besoin de berceuse.

Dimanche 8 mai 2011 : Piste Dakar / Tata puis Zagora
Pas de problème particulier ce matin sur la PPD, nous connaissons bien le terrain pour y être passés plusieurs fois mais nous n’avions pas tellement d’alternative à moins de monter beaucoup plus au Nord et ça ne nous arrangeait pas pour la suite et surtout c’est montagneux donc cela nous aurait pris plus de temps. Seul truc au deuxième contrôle, une piste monte plein Nord et le militaire voyant arriver Monsieur Gaï qu’il a reconnu de loin (ça fait 4 fois qu’il passe en 2 ans et la dernière il ne voulait pas qu’il parte sur Tata !), s’exclame que non, encore lui ! Pas question d’aller vers Tata ! En fait il est sympa et voudrait quelques cigarettes et éventuellement de l’alcool pour tuer le temps et au bout de deux minutes nous laisse filer comme des vieux amis. Autant j’aime ces endroits pour leur côté sauvage et - - - désert, autant je me suis toujours dit que les militaires en poste dans ces coins (frontière Algérienne très près) doivent vraiment se faire chier, ils sont en général assez jeunes, souvent avec une vie de famille et restent en poste de longues journées, semaines, mois avant leur courte permission qui leur permettra de retrouver les leur. C’est un choix, mais dans ce pays ou le boulot ne court pas les rues, c’est souvent une alternative à l’oisiveté voir la misère. La fin de la piste est globalement assez roulante et c’est avec plaisir que j’essore la poignée. Troisième contrôle ou il ne reste que deux militaires alors que c’était plutôt une grosse base avec blindés et tout et tout passé en 2 minutes puis superbe oasis de Ain Es Sakka, décor de cinéma, et nous arrivons sur le goudron pour filer doucement sur Tata à 20, 30 bornes, ça fait tout bizarre de rouler sans être brassé et pour Guy tout doucement car ce retour à la civilisation, au frein à main, danger ! Nous posons le Nissan au camping et partons chercher un mécano ; en demandant, des types peu causants appellent au téléphone et nous dise qu’il va arriver. Une bonne demi heure après, voilà un jeune qui se présente mécano et qui interpelle deux autres qui passent en BMW genre gros frimeurs. Après quelques palabres, nous allons ensemble au camping et ils commencent à inspecter. J’ai de gros doutes sur leur capacité à réparer et appelle mon ami Mohamed « El Gordito » de Zagora que je connais depuis une bonne quinzaine d’années ; il me conseille de boucher les tuyaux de frein avec un clou et de me pointer chez lui, il a eu le même problème sur le même véhicule voilà pas plus d’une semaine et ne semble pas inquiet pour réparer. Nous négocions donc le bouchage du circuit de frein arrière et nous mettons en route vers Zagora en milieu d’après midi. Le temps se gâte au point que sur la piste après Foum Zguid, nous prenons un gros orage, le vent souffle très fort, soulève le sable, c’est assez surprenant et comme nous le verrons plus loin cette météo se verra récurrente et nous y aurons droit à de nombreuse reprises. D’ailleurs, pas plus tard que le soir même à l’hôtel, un gros orage viendra balayer et nettoyer les rues de Zagora ! Plutôt rare à cette époque de l’année - - - 300 km plus loin nous voilà au garage et Mohamed prend les choses en main après avoir récupéré le véhicule devant l’hôtel « La Rose des Sables » pas cher et assez tranquille, wifi et personnel sympa. Il est déjà tard et après une petite collation et un petit thé, nous voilà au lit sans demander le reste.

Lundi 9 Mai 2011 ; Zagora / Tata suite à la panne
Je passe la matinée connecté au net, ça fait bizarre de chatter avec mon ami Eric qui est au boulot et après quelques mails et messages, ce n’est que début d’après midi que Mohamed se pointe avec le 4x4, tuyaux de freins refaits et les chapelles des deux côtés ressoudées et surtout renforcées, le tout pour environ 80€, ça vaut le coup de tomber en panne en Afrique ! C’est repartit et quatre heures après nous revoilà à Tata pour passer la nuit ; trois 4x4 de Français sont là, on discutaille un peu puis partons manger, faire deux, trois achats et dodo avec le chant des grenouilles et crapauds qui n’ont pas mangé tous les moustiques et je mets un temps fou à m’endormir, salop’rie de moustiques ! Et peut être que je suis moins fatigué et surtout moins serein qu’à la belle étoile en plein désert - - -

Mardi 10 Mai 2011 ; Tata / Foum El Hasn
Au programme ce jour une boucle vers Tafraoute dans les gorges et canyons, paysages somptueux, 270 km grandioses. Alors, nous voilà partis ce matin plein Ouest pour une quarantaine de km de goudron vers Imitek ou peu après nous prendrons une piste en partie toute neuve, tracée à la niveleuse, qui nous emmène vers la mine d’or de Bou Zarif dans des paysages minéraux d’un autre monde ; la roche est déchirée, des aiguilles se dessinent, on se croirait en enfer ! Du fait de cette piste toute neuve, nous aurons un peu de mal à essayer de rester sur les WayPoints (WP) prévus du fait que l’ancienne piste ne doit quasiment plus être empruntée. Du coup, cela donnera quelques petites séances de jardinage mais rien de dramatique ; le réseau routier avance à grands pas au Maroc, au grand dam des touristes, qui comme nous, cherchent à se perdre sur les pistes, mais pour les autochtones, la vie est en train de changer et des coins isolés sont maintenant reliés par la route aux grandes villes, pas mal de villages se retrouvant ainsi désenclavés. Depuis une dizaine d’années l’avancée du goudron est assez spectaculaire, on ne peut que noter le désir des pouvoirs publics de développer les zones rurales par le réseau routier ainsi que les lignes électriques ou autres antennes GSM, c’est certain le Maroc a fait une avancée fabuleuse dans le domaine, même si il reste très certainement encore beaucoup à faire - - - Passage donc près de la mine d’or, montée sur un bitume tout neuf le long de la montagne, puis nous voici sur une piste très peu empruntée, assez défoncée, à flanc de ravin, heureusement que je suis sur le quad, c’est le genre d’endroit ou je suis pas bien si je suis en passager dans une voiture car elle fait à peine la largeur du Nissan et dans 2 ou 3 épingles il faudra qu’il manœuvre à plusieurs reprises pour descendre sur la superbe oasis de Tazount. Après le village d’Ait Tiouana, on prendra un peu de temps pour se restaurer au pied d’un olivier centenaire, la piste serpentant dans un oued ou les cultures à l’ombre des palmiers se mélangent aux lauriers roses chargés de fleurs. Ce paysage se poursuit dans le village de Tizerkine, surprenant ! La végétation est vraiment luxuriante alors que sortis du creux de vallée on se retrouve dans un désert aride. Cela fait partie des contrastes du Maroc qui font son charme ; ces montagnes de l’Atlas qui finissent dans le Sahara créent souvent des paysages à couper le souffle. Après Taghaout, on retrouve encore un bout de goudron que nous quittons peu de temps après pour nous diriger vers le Sud au lieu de monter à la ville de Tafraoute. Malheureusement, un berger nous fait comprendre que la piste est coupée, vu ses gestes certainement à cause d’un éboulis, nous contournons donc pour finalement retomber sur, encore une fois une piste nivelée, très roulante alors place au plaisir de pilotage en enchainant des grandes courbes glissantes. Mais nous avons aussi « le plaisir des yeux » car les oasis dans des vallées montagneuses, découpées, avec de belles strates s’enchainent